Située au sommet du vieux village et inscrite à l'inventaire des Monuments historiques, sa façade particulière s'inspire de celle du Gesù à Rome.

Un peu d'histoire

L'ancienne église paroissiale de la colline Saint-Antonin

Lorsqu'au Xe siècle le castrum de Bédoin, situé un peu plus haut sur la colline Saint-Antonin, est donné à l'abbaye de Montmajour, une chapelle semble déjà exister sur cette même colline. C'est à cet emplacement que fut ensuite dressée la première église paroissiale à laquelle était accolée un presbytère.
Il est difficile de restituer son architecture qui a évolué au cours du XIVe siècle.
Vers la fin du XVIe siècle l'église, alors dédiée à saint Martin, présente de sérieux signes de vétusté et en 1688, elle s'effondre.
Étant donné "qu'elle n'était pas assez grande pour contenir le peuple dudit lieu, que l'accès en était presque impraticable principalement en hiver pour le peuple qui voulait assister aux offices divins, qu'aussi on n'y pouvait porter sans danger les enfants de naissance pour leur donner le saint Baptême", elle est reconstruite un peu plus bas, à son emplacement actuel. Seule va subsister pendant assez longtemps encore une chapelle dédiée à Sainte-Anne.
Dans celle-ci et dans la chapelle Saint-Jean située à l'extérieur de la porte du même nom, sont célébrés les offices en attendant la construction de la nouvelle église (voir lien vers la page de la colline Saint-Antonin).

La nouvelle église paroissiale

Après l'effondrement de l'ancienne église et de longs débats, l'emplacement actuel est retenu en 1707. Il présente un accès plus facile et permet de construire un édifice plus vaste sur la place Bramadou (brama = crier en provençal), là où se tenait le marché.
La première pierre est posée en 1708, mais il faut attendre 1736 pour que la construction soit achevée et l'église utilisée pour le culte. Enfin en 1760, elle est solennellement consacrée et dédiée à Saint-Pierre par Monseigneur de Vignoli, évêque de Carpentras (voir le document "Église de Bédoin, la controverse" à télécharger).

Révolution et destruction

En mai 1794, pendant la Terreur, l'église sert de prison. Environ 200 personnes y sont détenues.
Les 3 et 4 juin 1794, elle est livrée aux flammes tout comme le reste du village. Encore debout après l'incendie, les murs de la nef sont minés. La voûte s'effondre alors et seuls subsistent le choeur et la façade.
Au début du XIXe siècle, l'abbé Durand, curé de Bédoin, fait reconstruire la voûte en briques et en plâtre. L'église restaurée est bénie le 13 septembre 1821.

Une façade inspirée de celle du Gesù de Rome

Entre 1568 et 1584, les architectes Vignole et della Porta réalisent à Rome l'église du Gesù pour l'ordre des Jésuites.
La façade maniériste de cet édifice a connu un succès universel.
Celle de l'église de Bédoin est fortement inspirée du Gesù : l'articulation entre les deux niveaux de la façade est adoucie par des volutes ; une large corniche centrale marque l'horizontal tandis que l'axe vertical est souligné par les pilastres géminés et les frontons rectilignes ou curvilignes.
A l'intérieur, l'église se compose d'une seule et vaste nef bordée de chaque côté par quatre chapelles. Elle se termine par une abside orientée vers le nord.


D'après le texte rédigé pour le lutrin du monument aux victimes de la Révolution française, par Stéphanie Collet du service "Culture & patrimoine" de la CoVe.

De nos jours

Inscrite à l'inventaire des Monuments historiques, le culte y est toujours célébré et elle est ouverte à la visite (entrée libre) :

  • à Noël pour voir la crèche provençale traditionnellement faite par des habitants du village,
  • l'été, l'après-midi, de la mi-juin à la mi-septembre (horaires affichés sur place).

Fin 2017, la commune de Bédoin a signé une convention avec la Fondation du patrimoine pour lancer un appel à souscription pour aider au financement de rénovation des vitraux (voir liens ci-contre).

L'église Saint-Pierre en quelques photos